Le match de la vacance locative en France et Suisse : état des lieux du marché

En France, alors même que les besoins de logement augmentent, les appartements et maisons vides d’occupants n’ont paradoxalement jamais été aussi nombreux dans le pays. Une situation qui contraste d’ailleurs avec le cas de la Suisse. Faisons un état des lieux complet de la vacance locative des deux côtés de la frontière.

En France, des logements vacants toujours plus nombreux

Les chiffres collectés régulièrement par l’Insee sont formels : les logements vides continuent à gagner du terrain de façon inexorable dans le paysage immobilier français. Le seuil symbolique des 3 millions de logements vacants a ainsi été franchi en 20191, soit un taux de vacance évalué à 8,4 % pour l’ensemble du parc. L’évolution, en seulement quelques années, est particulièrement nette. En 2006, l’Hexagone ne comptait encore que 1,9 million de logements sans aucun occupant, ce qui équivaut à une augmentation de 57 % sur cette période, et à une augmentation du taux de vacance de 2,4 points.

En Suisse, une situation plus maîtrisée

Côté suisse, les logements non habités représentent une problématique moins lourde – du moins pour le moment. L’Office fédéral de la statistique recensait ainsi 75 383 logements vacants en 2019, dont 66 320 logements proposés à la location, soit un taux de vacance de 1,66 % sur l’ensemble de la Confédération helvétique. La tendance observée au cours des années récentes, cependant, n’est pas non plus favorable en Suisse. À titre d’exemple, le taux de vacance n’était encore que de 1,45 % en 2017, et devrait atteindre 1,72 % en 2020. Le pays est donc confronté lui aussi à une augmentation régulière du nombre et de la proportion des logements non habités.

Qu’est-ce qu’un logement en vacant en France et en Suisse ?
En Suisse, les logements vacants ne sont comptabilisés que s’ils sont proposés à la vente ou à la location sur le marché. Ce n’est pas le cas en France, où le calcul intègre également des biens non disponibles et/ou trop dégradés pour être habitables immédiatement. Cela explique en partie l’écart constaté entre les chiffres des deux pays.

Quelle est la typologie des logements vacants ?

Les logements sans locataire représentent surtout un enjeu dans les zones où le marché immobilier est le plus tendu, c’est-à-dire là où les particuliers peinent à trouver un appartement ou une maison. En France, et selon le ministère de la Cohésion des territoires, jusqu’à 200 000 logements seraient inoccupés dans ces secteurs pourtant particulièrement convoités, ce qui y accroît encore davantage les difficultés à se loger pour la population. Le lancement d’un plan national de mobilisation des logements et locaux vacants, en février 2020, pourrait contribuer à corriger cette situation.

La vacance prolongée d’une location est souvent due à la qualité médiocre du logement et à son mauvais état : dès 2016, un rapport de l’inspection générale des finances soulignait que le taux de vacance atteignait 26 % dans le parc des logements offrant un faible niveau de confort, tandis qu’il descendait à 6 % seulement pour le parc « grand luxe à confortable ».

La vacance locative prolongée d’un logement peut entraîner rapidement des problèmes financiers pour le bailleur. Il est important de choisir avec soin l’emplacement d’un investissement, puis d’entretenir régulièrement le logement pour maintenir son attractivité.

Par Cédric Launay


Pour en savoir plus sur homePad, n'hésitez pas à visiter notre site

Laisser un commentaire